Le centième anniversaire du 11 Novembre 1918 va-t-il être aussi raté que celui d’Août 1914 ? Se contentera-t-on une fois encore d’un consensus lâche, d’un flon-flon de bons sentiments, d’un prêchi-prêcha genre : tous somnambules[1][1], donc personne n’est responsable, embrassons-nous, braves gens, et célébrons, derechef en grandes pompes, des dizaines de millions de cadavres, dans le déni que ces « héros de la Grande Guerre » sont morts exactement pour Rien ?
Dans le brouhaha mémoriel qui s’annonce de nouveau, une lueur d’espoir tout de même : la publication par les Editions de Fallois de textes d’Alfred Fabre-Luce sous le titre Comment naquit la Guerre de 14[1][2]. J’ai essayé en 2014 de faire entendre la voix de cet auteur dans un modeste opuscule[1][3], qui n’est peut-être pas tout-à-fait étranger à sa « résurrection » aujourd’hui. Cette fois, Fabre-Luce est introduit en majesté par une préface de Georges-Henri Soutou, membre très éminent de l’Institut, et il sera plus difficile d’ignorer une thèse défendue dès 1924, à savoir que non, décidément, l’Allemagne n’était pas responsable du déclenchement de la catastrophe européenne, comme les Alliés voulaient le faire accroire, mais que les vrais coupables, on devrait dire les vrais criminels de guerre, se trouvaient en France et en Russie. D’un centième anniversaire l’autre